Et si vous vous mettiez à l’alimentation durable ?

Rédigé le Mardi 22 Mai 2018 à 16:30 | Lu 387 fois


L’alimentation durable repose sur une alimentation viable sur le plan économique et social, mais également sur la préservation de l’environnement, de la santé et de la diversité culturelle.


Aujourd’hui, notre système alimentaire ne semble plus en adéquation avec les enjeux sociaux actuels et à venir : que ce soit en ce qui concerne la sécurité sanitaire, la lutte contre le changement climatique, les conditions d’élevage, les conséquences sur les ressources naturelles ou encore sur la croissance de pathologies diverses. L’idée est donc de se tourner vers une alimentation qui protège les écosystèmes et la biodiversité, qui soit acceptable culturellement, accessible, économiquement loyale et réaliste, sûre, nutritionnellement adéquate et bonne pour la santé, tout en optimisant les ressources naturelles et humaines (FAO 2010).

Face à l’évolution de notre système de consommation alimentaire ces cinquante dernières années, mais aussi par toutes les crises alimentaires qui se sont succédé – la crise de la vache folle (années 1990), l’épidémie de grippe aviaire (2003), l’affaire Spanghero (2013), et plus récemment encore la contamination des laits infantiles –, le consommateur est en quête de sens et de réassurance. Il agit alors de plus en plus en tant que citoyen engagé en termes d’achats alimentaires.
En effet, cette évolution de mode de vie et de consommation ne répond plus à cette notion de durabilité. Dans un système où l’alimentation industrialisée est omniprésente, les retentissements sur la santé et l’environnement ne deviennent que plus nets : une alimentation transformée, raffinée (présence en excès de sucres simples, de graisses saturées ou trans, de sel…), mais aussi un apport quotidien excessif en protéines animales au détriment de fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses riches en fibres, vitamines et minéraux sont le résultat de l’augmentation des cas d’obésité, de surpoids, de diabète, de maladies cardio-vasculaires, d’allergies ou encore de certains cancers. L’industrie agroalimentaire emploie des procédés de fabrication qui altèrent le produit. Afin que le produit soit mieux perçu par le consommateur, l’industriel réintègre actuellement des vitamines artificielles et tente d’enrichir en fibres. Additifs, colorants alimentaires, exhausteurs de goût, conservateurs ou encore édulcorants… Autant de produits dont on ignore la nocivité, sans compter la difficulté à appréhender les effets croisés de certains produits sur le long terme. L’agriculture intensive, mise en place dans la deuxième moitié du xxe siècle, a nécessité l’utilisation massive de pesticides et d’engrais chimiques, corrélée à un usage non durable des ressources en eau et des sols. De nombreux pesticides toxiques subsistent alors dans les aliments, notamment dans les fruits et légumes.


D’un point de vue économique et écologique, soulignons les effets de notre surconsommation et du gaspillage alimentaire quotidien. Pour l’industriel, les ingrédients de base du produit alimentaire ne représentent plus qu’un faible coût, en comparaison du prix de fabrication du produit fini, du transport, de l’emballage, de la distribution, du marketing et de la commercialisation. Prenons également l’exemple de la consommation de fruits et légumes de contre-saison, qui induit un gaspillage énergétique et des émissions de gaz à effet de serre.

Autant de raisons qui nous amènent à se poser des questions, mais la meilleure des questions est : comment agir à notre échelle ?

L’alimentation est l’histoire de tous : elle déterminera les ressources de notre planète demain, mais pour cela il faut prendre conscience de nos comportements alimentaires et les modifier durablement afin de les transmettre aux générations futures.


Voici huit gestes simples à adopter progressivement pour une alimentation durable : Créer un lien fort et direct avec les producteurs, agriculteurs et acteurs locaux, en achetant localement. Manger une alimentation peu transformée et peu emballée, produite et commercialisée localement, pour réduire le retentissement sur l’environnement tout en préservant notre santé. Préférer une alimentation maison plutôt que les préparations et plats tout prêts, avec des aliments les plus naturels possible et peu transformés. Se tourner vers des produits labellisés, utilisant peu de produits chimiques et assurant une qualité d’élevage des animaux. Préférer la qualité des produits au prix, afin de consommer moins, mais mieux. Privilégier les végétaux : consommer chaque jour des fruits, des légumes, des graines, des fruits oléagineux (noix, noisettes, amandes…). Réduire notre consommation de protéines animales (surtout viande, poisson et œuf). On sait qu’actuellement nos apports alimentaires en protéines sont supérieurs à nos besoins réels. Ànoter aussi que la protéine animale a un coût non négligeable. Réduire votre consommation de protéines animales peut alors vous permettre de récupérer une part du budget alimentaire afin d’acheter des aliments labellisés, de meilleure qualité nutritionnelle, organoleptique, et plus respectueux des conditions d’élevage des animaux. Associer des céréales semi-complètes ou complètes avec des légumineuses au cours des repas où vous ne consommez pas de viande, poisson ou œufs. Cette association d’aliments vous permettra d’assurer l’apport en acides aminés essentiels nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Ces apports seront complétés par les graines, graines germées et fruits oléagineux (amandes, noix, noisettes…).

Vous l’aurez compris, l’alimentation durable est donc une alimentation saine et équilibrée, accessible à tous culturellement et économiquement. Basée sur des modèles agricoles respectueux de l’environnement (climat, sol, eau, bien-être des animaux), elle privilégie les circuits courts dans le but de maîtriser la consommation énergétique en émission de gaz à effet de serre, tout en générant moins de déchets.

Nous sommes acteurs du contenu de notre assiette, et nos choix alimentaires sont déterminants quant à l’avenir de notre santé, celle des générations futures, mais surtout quant à l’avenir de notre planète.

Cet article vous a plu, vous souhaitez vous tourner vers une alimentation durable ? Participez à un échange autour de l’alimentation durable à l’occasion du Verdon Relax Festival, le samedi 26 mai, à 11 heures, au restaurant La Bergerieà Gréoux-les-Bains.

Floriane CHASTIN

Diététicienne – Nutritionniste libérale

Cabinet Diet’et tic

www.diet-et-tic.com
Blog de cuisine Diet’ et tic


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