Face à l’évolution de notre système de consommation alimentaire ces cinquante dernières années, mais aussi par toutes les crises alimentaires qui se sont succédé – la crise de la vache folle (années 1990), l’épidémie de grippe aviaire (2003), l’affaire Spanghero (2013), et plus récemment encore la contamination des laits infantiles –, le consommateur est en quête de sens et de réassurance. Il agit alors de plus en plus en tant que citoyen engagé en termes d’achats alimentaires.
En effet, cette évolution de mode de vie et de consommation ne répond plus à cette notion de durabilité. Dans un système où l’alimentation industrialisée est omniprésente, les retentissements sur la santé et l’environnement ne deviennent que plus nets : une alimentation transformée, raffinée (présence en excès de sucres simples, de graisses saturées ou trans, de sel…), mais aussi un apport quotidien excessif en protéines animales au détriment de fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses riches en fibres, vitamines et minéraux sont le résultat de l’augmentation des cas d’obésité, de surpoids, de diabète, de maladies cardio-vasculaires, d’allergies ou encore de certains cancers. L’industrie agroalimentaire emploie des procédés de fabrication qui altèrent le produit. Afin que le produit soit mieux perçu par le consommateur, l’industriel réintègre actuellement des vitamines artificielles et tente d’enrichir en fibres. Additifs, colorants alimentaires, exhausteurs de goût, conservateurs ou encore édulcorants… Autant de produits dont on ignore la nocivité, sans compter la difficulté à appréhender les effets croisés de certains produits sur le long terme. L’agriculture intensive, mise en place dans la deuxième moitié du xxe siècle, a nécessité l’utilisation massive de pesticides et d’engrais chimiques, corrélée à un usage non durable des ressources en eau et des sols. De nombreux pesticides toxiques subsistent alors dans les aliments, notamment dans les fruits et légumes.
D’un point de vue économique et écologique, soulignons les effets de notre surconsommation et du gaspillage alimentaire quotidien. Pour l’industriel, les ingrédients de base du produit alimentaire ne représentent plus qu’un faible coût, en comparaison du prix de fabrication du produit fini, du transport, de l’emballage, de la distribution, du marketing et de la commercialisation. Prenons également l’exemple de la consommation de fruits et légumes de contre-saison, qui induit un gaspillage énergétique et des émissions de gaz à effet de serre.
Autant de raisons qui nous amènent à se poser des questions, mais la meilleure des questions est : comment agir à notre échelle ?
L’alimentation est l’histoire de tous : elle déterminera les ressources de notre planète demain, mais pour cela il faut prendre conscience de nos comportements alimentaires et les modifier durablement afin de les transmettre aux générations futures.
Vous l’aurez compris, l’alimentation durable est donc une alimentation saine et équilibrée, accessible à tous culturellement et économiquement. Basée sur des modèles agricoles respectueux de l’environnement (climat, sol, eau, bien-être des animaux), elle privilégie les circuits courts dans le but de maîtriser la consommation énergétique en émission de gaz à effet de serre, tout en générant moins de déchets.
Nous sommes acteurs du contenu de notre assiette, et nos choix alimentaires sont déterminants quant à l’avenir de notre santé, celle des générations futures, mais surtout quant à l’avenir de notre planète.
Cet article vous a plu, vous souhaitez vous tourner vers une alimentation durable ? Participez à un échange autour de l’alimentation durable à l’occasion du Verdon Relax Festival, le samedi 26 mai, à 11 heures, au restaurant La Bergerieà Gréoux-les-Bains.
Floriane CHASTIN
Diététicienne – Nutritionniste libérale
Cabinet Diet’et tic
www.diet-et-tic.com
Blog de cuisine Diet’ et tic