Les Cardona, tireurs de père en fils

Rédigé le Jeudi 18 Juin 2015 à 09:07 | Lu 684 fois


En ce mois de fête des Pères, il était intéressant de vous faire découvrir et ressentir la passion de Jacques, le père, et Sacha, le fils, pour la compétition et plus particulièrement dans le domaine où ils excellent tous deux : le ball-trap.


Commençons par Jacques, le père, car tout vient de là, ou plutôt pas tout à fait, car la chasse et le tir sont une histoire de famille chez les Cardona. Jacques a donc hérité de cette passion de son père, féru de sport mais surtout président d’Associatir Val Durance. D’ailleurs les retrouvailles ou dîners en famille ne laissaient guère de place à des sujets de conversations différents. Jacques a découvert le ball-trap alors qu’il était étudiant aux beaux-arts. Il a fait la connaissance d’un armurier, mais surtout il rencontre Patrick Russo, qui est aujourd’hui le propriétaire du stand de Signes (Var) où Jacques et Sacha sont licenciés. Mais surtout Patrick Russo a été trois fois champion du monde par équipe, champion d’Europe individuel « parcours de chasse », une des références françaises au niveau du « parcours de chasse ».

Jacques est issu d’une famille de chasseurs ; il est, dès le plus jeune âge, familiarisé avec les armes et tire ses premières cartouches de 12 millimètres à seulement quatre ans, et vers dix ans au calibre 12 avec son grand-père.

En compétition, Jacques a, pour sa part, rapporté à Manosque plus de quatre-vingts médailles et cinquante titres dont un titre de champion d’Europe par équipe. Il a donc transmis cette passion à son second fils, Sacha, qui, à seulement dix ans et demi, est considéré comme un élément prometteur du ball-trap en France de par ses performances actuelles.

 

Sacha, héritier de cette passion

 

Sacha n’a que dix ans, mais il est déjà animé par cette passion des armes, du tir, du sport et de la compétition en général puisqu’il est également joueur dans l’équipe de handball de Manosque, au poste de pivot, comme son père l’a été… étonnant ! Il aimerait se professionnaliser dans le ball-trap mais est fortement attiré, malgré son jeune âge, par le métier de boulanger. Ce sera donc pour lui un choix à faire quand le moment sera venu et, comme le précise son père, « il sera majeur, ce sera son propre choix ! ».

 

Le palmarès se résume déjà à une place de cinquième en ligue de compak sporting 2014, une place de troisième en ligue de Parcours de chasse 2014, deuxième au grand prix d’automne de Parcours de chasse, deuxième au grand prix préparatoire à la sélection, et gagne le grand prix Zoli-Tunet le dimanche 3 mai dernier.

 

Mais peut-on vivre du ball-trap ?

 

Depuis peu de temps, la professionnalisation vient des États-Unis qui comptent beaucoup de tireurs professionnels. Des concours sont organisés dans le monde entier avec notamment un à Dubaï qui récompense le gagnant avec un chèque de un million de dollars. À côté de cela, dans les écoles et stands de tir, les professeurs assurent leurs cours pour des tarifs journaliers très élevés. Il est donc possible de vivre du ball-trap.

 

Instruction et transmission

 

Jacques dispose d’un monitorat qui lui permet de donner des cours de ball-trap. Mais ce sont deux raisons qui l’ont poussé à passer ce diplôme : la première c’est le fait de pouvoir entraîner Sacha et d’être présent à ses côtés lors des compétitions ; la seconde raison, c’est pouvoir donner un coup de main à son ami Patrick Russo, qui souhaitait créer une école de tir dans son club et qui a vite vu la capacité de Jacques pour enseigner aux jeunes.

 

Sacha, exemple de maturité

 

Une des qualités qui ressort chez Sacha est certainement sa maturité précoce qui le rend très attentif et consciencieux notamment sur les points sécuritaires qu’impose ce sport. Et à en croire Patrick Russo, Sacha est aujourd’hui capable de tirer n’importe quel plateau et n’importe quelle distance, mais il n’a que dix ans et demi, il a donc encore des choses à apprendre.
 

Le déroulement d’une compétition

 

Il existe deux disciplines : le « parcours de chasse » et le « compak sporting ».

Le parcours de chasse s’effectue par groupes de six avec trois postes à tirer, un parcours est tiré au sort. En championnat de ligue, cent plateaux sont tirés, en compétition nationale deux cents plateaux sur deux jours, et en compétition internationale deux cents plateaux sur trois ou quatre jours.

Le compak sporting, ce sont cinq postes côte à côte, on commence au poste 1 et on tire cinq plateaux. Le compak sporting est moins compliqué que le parcours de chasse, qui lui est le point fort de Sacha. La particularité du parcours de chasse réside aussi sur le côté « cardio » que procure cette discipline, puisque les tireurs peuvent parcourir plusieurs kilomètres dans la journée, et la complémentarité de la pratique du handball aide beaucoup Sacha pour cet aspect. Mais malgré l’attrait qu’il a aussi pour le handball, il nous le confirme, s’il devait choisir, il garderait le ball-trap.

 

Sacha repéré par une grande marque

 

Toutes les grandes marques de fusils composent un « team », l’an dernier Sacha était chez Berreta, pas sous contrat, le fusil était à la charge de l’athlète mais la marque avait quand même un regard dessus. Le club de Signes organise chaque année le grand prix Zoli-Tunet – qui sont respectivement des marques de fusils et cartouches. Lors de ce grand prix, le directeur national en France de Zoli était présent. Lors d’un l’essai du dernier modèle de fusil Zoli, Jacques et Sacha effectuent ensemble un « snooker ». Un premier repérage pour le directeur en France, qui se verra conforter dans son idée suite à la large victoire de Sacha. Richard Drignon, contacte alors Jacques la semaine suivante pour lui laisser des fusils à l’essai pour Sacha, ce dernier s’entraîna alors avec ce nouveau fusil sur un parcours connu et améliora nettement son score.

 

Au vu de la progression de Sacha, Zoli a donc souhaité faire un partenariat en accordant une énorme remise sur le fusil en question. Depuis le 3 mai dernier, il est donc l’un des plus jeunes tireurs en contrat de partenariat avec la maison Zoli qui se place comme l’un des quatre plus grands fabricants de fusils au monde. Un partenariat qui débouchera certainement très rapidement sur un sponsoring complet avec un fusil, les engagements aux compétitions payés, les cartouches payées, et tout le matériel destiné à la compétition. Une grande fierté pour son père, et nous avons pu le ressentir !

 

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Sophie GUIOU