SAGA GÉNÉRATION

Rédigé le Mercredi 4 Février 2015 à 15:51 | Lu 231 fois


Ah, ils vont nous manquer ces petits êtres aux grands pieds poilus qui se baladent dans la Terre du Milieu et adorent les champignons… Oui, on a dit « adieu » au monde de J.R.R. Tolkien en décembre 2014, avec le dernier volet de la trilogie Le Hobbit, préquel en quelque sorte du Seigneur des Anneaux.


Un film décevant, de l’avis de la presse et des spectateurs, mais qui marque un tournant important dans l’histoire cinématographique de ma génération. Nos sagas sont bel et bien terminées.

 

Fin d’une époque et début d’une autre

 

Ma génération, c’est Harry Potter, sans aucun doute. Que ceux qui avaient le même âge qu’Harry (à un an près, ne chipotons pas trop) au moment de la sortie des films essaient de ne pas verser une larme de nostalgie.

On a grandi avec le petit sorcier, on a eu les premiers boutons d’acnè en même temps que lui, évolué dans un sport collectif comme lui, détesté les mêmes gars que lui au collège, découvert les émois amoureux… Euh, non, là, on avait quand même un peu d’avance sur lui. En tout cas, si on parle à peu près anglais aujourd’hui, c’est en partie grâce à notre impatience de connaître la suite de l’histoire au point de lire les livres en version originale, avant même qu’ils ne soient traduits !

La sortie du dernier film adapté du dernier livre a suscité pas mal d’émotions chez les pauvres moldus que nous sommes.

 

Parallèlement, il y eu Le Seigneur des Anneaux. Sur ce coup là, nombreux ont été ceux à avoir vu les films plutôt que lu les livres. Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir les livres entre les mains avant de voir les héros sur grand écran. Et je n’ai pas été déçue, comme la plupart des spectateurs ou critiques de cinéma. L’univers de Tolkien nous est apparu comme par magie alors qu’il avait été inventé de toutes pièces. Le troisième film, Le Retour du roi, a même décroché onze oscars, pour récompenser la réalisation, le jeu d’acteurs, la musique et les décors.

Il était donc évident qu’on n’allait pas s’arrêter là avec la Terre du Milieu. Il y a donc eu Le Hobbit, une autre trilogie en demi-teinte, avec un épisode 2 pourtant très réussi, qui aura eu le mérite de nous faire voyager un peu plus.

 

 

L’avènement d’une nouvelle ère dans les adaptations ou retour au bon vieux temps ?

 

Cette fois, c’est terminé pour nous. Nos cadets vivent de leur côté avec TwilightHunger Games,Divergente… A tort ou à raison, ces nouvelles adaptations passent pour des films à midinettes nourris d’aucune intention créative. Je me garderai de juger puisque je n’en ai vu aucun.

Je regrette cependant que ces histoires adaptées sentent davantage le réchauffé en face de la magie des sorciers et des mages blancs et gris. Au moins, ce sont des filles qui tiennent les premiers rôles, et ce n’est pas la moindre des consolations.

 

Une question se pose cependant, quand on voit ce qui se passe en parallèle sur le petit écran. Aujourd’hui, ce sont des séries cultes qui naissent grâce à des livres et suscitent l’engouement des adolescents et adultes.

Dexter ou Game of Thrones, en s’inspirant de séries de livres, représentent ce qu’il peut y avoir de fascinant dans une histoire. Il y a certes une fin, mais ce n’est pas elle qui est importante. L’important est de suivre les personnages durant des dizaines d’heures, d’assister à leur évolution, leurs interactions. Ils deviennent nos potes ou au contraire nos pires ennemis. Est-ce que cela signifie que le grand écran a perdu du terrain vis-à-vis de ce public qui demande toujours plus de complexité dans le scénario, des histoires à rallonge bourrées de suspense et de rebondissements ?

Peut-être. Il est difficile de faire tenir toutes les exigences en deux heures de temps.

 

Mais ce serait dommage de ne plus compter sur le cinéma pour vivre de prochaines sagas épiques.

D’ailleurs, c’est bien sur un grand écran et des millions d’entrées en salle que Disney compte avec la reprise de la franchise Star Wars, qui est soit-dite en passant  l’une des rares sagas que je connaisse pour lesquelles les films ont précédé les livres. Star Wars, c’est pas moins de douze heures de films, et deux trilogies qui concernent cette fois plusieurs générations. Le niveau d’exigence sera très élevé pour la sortie du septième volet le 18 décembre de cette année, puisqu’il ressuscitera des personnages qui appartiennent déjà à l’histoire du cinéma.

Espérons que ce film évoquera avec efficacité ses prédécesseurs tout en donnant une bonne leçon à toutes les histoires émergentes au succès éphémère et parfois contesté.

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Car une saga, c’est du sérieux.

 


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Sophie GUIOU