14-18, loin des poilus et des tranchées, quatre femmes de générations et de conditions différentes fabriquent des obus dans une usine d’armement. Au milieu du bruit, de la fumée, de la chaleur, elles remplacent leur homme parti au front. On les appelle les « obusettes », ou encore « les filles aux mains jaunes », car la manipulation quotidienne de substances explosives et nocives colore durablement leurs mains et leurs cheveux.
Louise, jeune suffragette, est éprise de liberté. Jeanne est en deuil. Julie rêve d’amour. Rose espère son mari. Dans l’enfer de l’arsenal, le courage chevillé au corps, elles abordent une nouvelle vie, un nouveau destin, qui, discrètement, pose les jalons d’une révolution sociale à venir. Entre injustice, solidarité et désir de liberté, cette pièce porte un regard original sur les coulisses de la Grande Guerre. La justesse du texte et la sobriété de la mise en scène mettent en lumière le rôle fondamental qu’ont joué les femmes à cette époque pour l’acquisition de leurs droits. Militant sans être moraliste, Les Filles aux mains jaunes rend hommage à celles qui, dans l’ombre, luttèrent, persuadées qu’il s’agissait bien là de la « der des ders »…
L’émancipation féminine
Les Filles aux mains jaunes porte un nouveau regard sur la Première Guerre mondiale, en retraçant à travers elle l’histoire de l’émancipation féminine. C’est la première fois que cet événement est abordé au théâtre sous l’angle de la condition féminine. Cette fiction veut interroger et nourrir la réflexion sur ce que l’on retient de ce conflit, ce qu’il a amorcé en matière de bouleversements culturels dont nous sommes encore les héritiers, les époques qu’il a closes et les perspectives qu’il a ouvertes.
Qui étaient les « filles aux mains jaunes » ?
L’opinion publique les avait baptisées : les « munitionnettes », les « cartouchettes », ou encore les « obusettes ». L’histoire a retenu d’elles des images mythifiées, transcendées, des beautés héroïques façonnant l’obus qui allait décimer l’ennemi sur des cartes postales qui, aujourd’hui, font sourire par leur naïveté et leur désuétude. Pendant tout le temps de la Première Guerre mondiale, la nation en fit les héroïnes d’une nouvelle féminité.
L’auteur
Parallèlement à son métier de comédien, Michel Bellier est écrivain et plusieurs fois boursier (Centre national du livre, fondation Beaumarchais). Accueilli en résidence au Centre national des écritures du spectacle La Chartreuse, au théâtre d’O de Montpellier, à La Marelle à la Villa des auteurs de Marseille… Il a écrit une vingtaine de pièces qui ont toutes été jouées.
La metteur en scène
En tant qu’interprète et metteur en scène, Joëlle Cattino affirme depuis ses débuts une sensibilité pour la recherche d’une écriture scénique mêlant formes et styles, pièces contemporaines et adaptations de textes non théâtraux. Elle étudie la dramaturgie contemporaine, le jeu de l’acteur et le clown. Actrice au théâtre, elle a joué depuis 1984 plus d’une trentaine de pièces, notamment sous la direction de Jean-Louis Hourdin, Dominique Lardenois, Yves Fravéga… Depuis sa première expérimentation, elle a mis en scène plus d’une vingtaine de spectacles.
En janvier 2009 elle fonde la structure Dynamo Théâtre. Elle signe entre 2010 et 2013, quatre créations originales.
Info et billetterie
Samedi 17 mars – 21 heures
Tarifs : de 3 euros à 22 euros
Théâtre Durance – Les Lauzières
04160 Château-Arnoux-Saint-Auban
04 92 64 27 34
> Samedi 10 mars – 10 heures
ATELIER DU SPECTATEUR
Rencontre à la médiathèque Louis-Joseph, dans le cadre du spectacle Les Filles aux mains jaunes. Jean-Christophe Labadie, directeur des archives départementales, et René Galvez, ex-employé de l’usine Arkema, sont invités à évoquer le rôle des femmes dans la fabrication du matériel de combat durant la Première Guerre mondiale, et plus largement le contexte historique et social du spectacle.
À la médiathèque Louis-Joseph.
Gratuit (réservation auprès du théâtre Durance)